Piège à ponte (ovitrap) : de quoi parle-t-on ?
Le piège à ponte, aussi appelé ovitrap, est un récipient sombre contenant de l’eau et un support rugueux (lame de bois, bande rugosée) où la femelle dépose ses œufs. L’objectif est d’attirer la ponte puis d’empêcher l’émergence des adultes par l’entretien du piège (vidange/filtration régulière) ou l’ajout d’un agent larvicide homologué. Pour comprendre ce que la femelle dépose, consultez nos pages sur l’œuf du moustique et les premiers stades aquatiques.
Sur le plan scientifique, l’ovitrap est également utilisé pour la surveillance des populations (détection précoce de l’espèce, suivi saisonnier).
Comment fonctionne un piège à ponte ?
Stimuli qui attirent la femelle
Les femelles en fin de cycle gonotrophique recherchent une eau calme, sombre et organique. Un contenant étroit, noir et ombragé imite un gîte naturel et concentre la ponte sur un point que vous maîtrisez. Les œufs déposés sur le support (ou juste au-dessus de la ligne d’eau) évolueront en larves si l’eau n’est pas traitée ni renouvelée.
Confinement des stades aquatiques
Le piège retient œufs, larves et nymphes dans un volume d’eau limité. Sans entretien, il peut au contraire devenir producteur d’adultes : d’où l’importance d’un rituel hebdomadaire (voir plus bas). Le but est de détourner la ponte des eaux stagnantes disséminées dans le jardin et de neutraliser les stades immatures avant l’émergence.
Conception et placement : les règles d’or
- Récipient : sombre, 0,5 à 2 L, ouverture supérieure, parois lisses.
- Support de ponte : latte de bois/palette, bande cartonnée ou plastique rugueux, partiellement immergé.
- Eau : propre au départ, éventuellement infusée (herbes/foin) pour augmenter l’attractivité. Conserver à l’ombre.
- Position : zones ombragées, proches de végétation basse, à 5–15 m des zones de repos humaines.
- Sécurité : grillage anti-émergence ou filet si vous ne pouvez pas assurer un entretien régulier.
Fréquence d’entretien
Chaque 7 jours (en période chaude, tous les 3–5 jours) : retirer le support, brosser/essorer au-dessus d’un sol sec, filtrer l’eau au travers d’un tissu fin puis jeter les débris au sol sec (pas dans un avaloir). Rincer le récipient et recharger. Cette routine stoppe efficacement la progression des larves et des nymphes.
Efficacité et limites
- Points forts : faible coût, ciblage des femelles en ponte, réduction locale quand il y a peu d’autres gîtes.
- Limites : efficacité très dépendante de l’entretien et du contexte (abondance d’eaux disponibles autour). Ne remplace pas les mesures de suppression de gîtes.
- Usage idéal : en complément d’un plan “anti-gîtes” et d’une protection personnelle (moustiquaires, répulsifs).
Plan d’action : combiner pièges et suppression de gîtes
Le meilleur résultat s’obtient en réduisant d’abord les gîtes potentiels (récipients oubliés, soucoupes, bâches, récupérateurs mal fermés), puis en déployant quelques pièges à des endroits stratégiques pour capter la ponte résiduelle. Révisez aussi les zones à risque après la pluie, près des pots de fleur, des pneus usagés et des gouttières.
À retenir
Un piège à ponte est un outil complémentaire : bien placé et entretenu, il capte une partie des femelles prête à pondre et aide à réduire les émergences locales. Mais la clé reste la suppression systématique des gîtes et l’entretien hebdomadaire du piège pour qu’il ne devienne jamais source d’adultes.