Pollinisateur

Moustiques et pollinisation : le moustique peut‑il être un pollinisateur ?

On associe spontanément le moustique aux piqûres… pour­tant, chez la plupart des espèces, les mâles (et souvent les femelles hors ponte) se nourrissent de nectar. En visitant les fleurs pour s’alimenter, ils peuvent transporter du pollen : c’est une pollinisation opportuniste, bien moins efficace que celle des abeilles, mais réelle dans certains écosystèmes. Pour comprendre ces interactions, il faut regarder l’écologie des fleurs, la disponibilité en ressources sucrées et la biologie des moustiques.

Comment les moustiques deviennent pollinisateurs

La pollinisation se produit quand un insecte, en quête de nectar, touche les anthères puis le stigmate d’une autre fleur. Les moustiques, avec leur trompe fine, accèdent surtout à des fleurs petites, discrètes ou à parfum vert ; ils transportent alors de fines quantités de pollen. Certaines plantes sauvages bénéficient localement de ces visites, notamment dans les milieux humides et forestiers où les moustiques adultes abondent.

Facteurs qui favorisent (ou limitent) la pollinisation par les moustiques

  • Disponibilité du nectar : plus la diversité de plantes nectarifères est élevée, plus les moustiques adultes trouvent de quoi se nourrir sans rechercher du sang.
  • Structure du milieu : la végétation abritée, les sous‑bois et l’humidité améliorent la survie des adultes et multiplient les rencontres fleurs‑moustiques.
  • Cycle de vie : le stade aquatique n’intervient pas dans la pollinisation, mais conditionne l’abondance des adultes ; comprendre les larves et leurs habitats aide à anticiper les pics d’adultes visiteurs de fleurs.

Pollinisateurs utiles… mais pas substituables

Les moustiques ne remplacent pas les pollinisateurs majeurs (abeilles, syrphes, papillons). Leur rôle est complémentaire, souvent saisonnier ou localisé. Dans l’espace public, la priorité reste la lutte contre les espèces vectrices et nuisantes, tout en préservant la flore utile et les équilibres écologiques.

Bonnes pratiques de gestion

Éviter les eaux stagnantes près des habitations pour limiter les nuisances, tout en conservant des haies, prairies fleuries et zones naturelles diversifiées à distance immédiate des habitations. Cette approche concilie santé publique et services écosystémiques (dont la pollinisation).

À retenir

Oui, certains moustiques peuvent agir comme pollinisateurs occasionnels, mais leur importance varie selon les plantes et les milieux. La clé : réduire les gîtes larvaires près de l’humain tout en favorisant une nature fonctionnelle.


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